mardi 26 janvier 2010

Le Tasberg Club a reçu son Davic!

La piste du club fribourgeois est la première de Suisse à se voir équipée du célèbre système digital français. Récit d'une installation menée de main de maître par Jacques Bavard, l'associé de David Laurent.

Même un aiguillage récalcitrant n'aura pas réussi à enrayer l'installation du premier système Davic de Suisse. Arrivé à Tasberg sur le coup de onze heures du matin après trois heures de route, Jacques Bavard, l'associé de David Laurent, co-créateur du système faut-il le rappeler, est reparti vers vingt heures le sourire aux lèvres et le sentiment du devoir accompli. Désormais, huit pilotes pourront s'affronter en se suivant et se dépassant sur les quatre voies de la piste du Tasberg Club.

Jacques Bavard est heureux: le Davic du Tasberg Club fonctionne...

... et les dépassements peuvent commencer!

Six aiguillages
Après trois bonnes heures d'installation, les premières voitures équipées de puces avaient déjà pu fouler le plastique de la piste Carrera du club fribourgeois. Cinq des six aiguillages commandés par le club étaient alors fonctionnels. Le sixième donnera quelques sueurs froides à Jacques Bavard, avant que ce dernier ne parvienne finalement à résoudre le problème. Les pilotes du Tasberg Club ont dès lors pu jouir pleinement de l'extrême fluidité des différents changements de voies. Une grande première pour un club helvétique! Ce d'autant plus que même à l'échelle internationale, les systèmes Davic ne courent pas les rues. "Il y en a une trentaine de par le monde, dont une dizaine chez des particuliers, souvent des papys qui roulent avec leurs petits enfants", nous a confié Jacques Bavard.
Le premier Davic avait été installé sur la piste fixe du Scalextric Club Île de France, située au Chesnay, en 1996, afin de servir pour les tests et le développement. Le SCIF en avait équipé trois ans plus tard la piste des 24 Heures du Chesnay, épreuve mythique dans le monde des compétitions de circuit routier. Entre temps, le Squash Montmartre avait bénéficié de la première version commerciale du Davic, en 1997.

Un aiguillage côté face...

... et côté pile. Au premier plan la mécanique, au second les cartes-aiguilles.

Plus simple
Actuellement, le Davic en est à sa troisième évolution. Principal changement par rapport aux deux précédentes, les puces et les cartes-aiguilles sont à présent sous-traitées à une société d'électronique basée dans le Doubs. Auparavant, ces dernières étaient réalisées à la main par David Laurent himself. "Maintenant, David peut se concentrer exclusivement sur la programmation. Mais le point le plus important, c'est que l'industrialisation des composants électroniques a permis une plus large diffusion du système ainsi que sa commercialisation à des particuliers", a expliqué Jacques Bavard. Ce sont ainsi vingt-cinq Davic qui ont été livrés depuis l'avènement de la V3. Autre atout de cette nouvelle évolution dans la perspective d'un usage par des particuliers, les informations transitent désormais par les rails et non plus par les monceaux de fils qui rendaient malaisée la manipulation des Davic V1 et V2. De plus, les aiguillages ne sont plus en bois et fabriqués à la main mais basés sur les aiguillages en plastique des systèmes digitaux des grands constructeurs. Pour le Tasberg Club, ce sont des aiguillages Carrera Pro-X/D132 qui ont été configurés en Davic.

La présentation des boîtiers du Davic Evo3 est très professionnelle.

La taille des puces Davic est relativement faible: 27x12 mm.

Une poignée à électro-aimant
Fort de ces derniers développements, le Davic se pose comme une alternative aux systèmes digitaux des grandes marques, Ninco Digital et Carrera D132 en tête de liste. Certes, son prix est bien plus élevé mais ses avantages sont multiples. N'étant bridé d'aucune manière, le Davic est ainsi le seul système digital véritablement utilisable en compétition, ne serait-ce que parce qu'il permet un réglage fin du voltage ainsi que l'utilisation de poignées aussi exploitables en analogique, pour peu que ces dernières ne soient pas électroniques. Concernant ce dernier élément, David Laurent est en train de terminer le développement d'un kit poignée spécialement étudié pour le Davic. Ce dernier s'adapte sur les poignées du commerce et permet de supprimer la résistance au profit de contacteurs magnétiques de type ILS, ce qui élimine les problèmes d'encrassement. "Les utilisateurs du Davic savent combien une résistance qui charbonne peut amoindrir les performances d'une voiture sur le Davic. Grâce aux contacteurs magnétiques, ce problème ne se pose plus du tout", a expliqué un Jacques Bavard enthousiaste.

Plus de problèmes d'encrassement grâce au kit mis au point par David Laurent.

Sensible et douce
Ces poignées sans contacts sont actuellement testées au SCIF, où elles donnent entière satisfaction selon Christian Echivard, l'un des membres du club: "Elles font l'unanimité et pratiquement 75% des pilotes l'utilisent maintenant". Pour l'instant, les poignées à contacteurs magnétiques ne sont utilisables qu'en Davic, mais David Laurent travaille semble-t-il déjà à une version compatible avec les pistes analogiques. La commercialisation du kit devrait intervenir dans les prochains mois. Plusieurs valeurs de résistance seront disponibles - entre 15 et 39 Ohms -, à choisir lorsque l'on commandera son kit. Christophe Sapin, le président du Tasberg Club, qui a pu essayer une poignée équipée du kit Davic, fera à coup sûr partie des premiers acheteurs: "C'est incroyable ce que c'est doux et sensible à l'utilisation. Et le fait que la poignée ne charbonne pas est un atout incomparable". Affaire à suivre donc...

FRANÇOIS TARDIN

dimanche 17 janvier 2010

100'000 visiteurs!

Ca y est, le cap des 100'000 visiteurs est franchi! L'aventure SlotracingPlanet a débuté en novembre 2007.

Il aura fallu à peine deux ans à votre blog préféré pour franchir la barre symbolique des 100'000 visiteurs! Cela s'est passé aujourd'hui, quelques minutes après 18 heures. Pour fêter ça, SlotracingPlanet se pare d'une bannière spécifique. Une voiture de course dont la décoration célèbre cet heureux événement sera en outre présentée prochainement. Elle sera engagée par votre serviteur à la course individuelle Slot.it du Slot Festival de Waimes, qui se déroulera du 21 au 24 mai 2010 dans l'est de la Belgique. En attendant, vous pouvez d'ores et déjà découvrir son aileron.

100'000 visiteurs: merci à tous pour votre fidélité!

200 à 250 lecteurs par jour
Que de chemin parcouru donc depuis novembre 2007! Malgré une interruption momentanée de son activité en début d'année passée, SlotracingPlanet n'a jamais vraiment perdu son lectorat. Un lectorat qui n'a cessé de croître depuis sa reprise en juillet 2009. Actuellement, ce sont entre 200 et 250 lecteurs qui se rendent quotidiennement sur le blog. A tous ceux-là, nous disons merci. Et nous demandons de rester attentifs, puisque dans les prochaines semaines seront publiés un essai comparatif insolite entre
la Fiat Abarth Assetto Corse Racer et la Mercedes 300 SLR Le Mans 1955 Scalextric, ainsi qu'un petit compte rendu de l'installation du système digital Davic sur la piste du Tasberg Club.

FRANÇOIS TARDIN

jeudi 7 janvier 2010

La résine, le matériau du futur?

Tandis que les ventes de modèles statiques au 1/43 continuent à baisser, les fabricants de miniatures délaissent progressivement le traditionnel zamac pour la résine, dont les avantages sont multiples.

Comme dans le domaine du circuit routier, la tendance dans le modélisme statique est actuellement aux grandes échelles. Les constructeurs automobiles, principaux mandataires des fabricants de modèles réduits pour les besoins de leurs catalogues de produits dérivés, l'ont bien compris et se retirent progressivement du marché du 1/87. Le secteur du 1/43 n'en est pas encore là, mais les quantités de moins en moins importantes que lui commandent les constructeurs l'obligent à opter pour des procédés de fabrication moins coûteux et plus flexibles. C'est ainsi qu'une deuxième révolution est en train de se produire dans le petit monde du modélisme statique. La première avait été amenée par la firme allemande Minichamps, qui avait été pionnière dans la mise à profit des phénoménales capacités chinoises pour produire à coût raisonnable des modèles très détaillés au 1/43. L'on sait les répercutions qu'a eues par la suite cette initiative sur le modélisme en général et sur le slotracing en particulier, avec les récentes délocalisations de Le Mans Miniatures, de Ninco ou encore de FlySlot. Aujourd'hui, c'est une deuxième révolution qu'est en train de connaître le 1/43, et qui pourrait elle aussi avoir à terme des répercutions sur d'autres branches de l’économie modélistique. La demande de miniatures au quarante-troisième diminuant de manière constante depuis plusieurs années, et s'orientant vers des produits moins standardisés, l'outillage traditionnel de la plupart des fabricants, élaboré pour la production de modèles en zamac - l'alliage de zinc, d'aluminium, de magnésium et de cuivre utilisé pour la confection de la plupart des miniatures diecast - s'avère trop lourd. En effet, pour rentabiliser cet outillage, les fabricants sont amenés à produire de trop grosses quantités, ce qui engendre une surproduction que le marché n'absorbe plus. Face à cette réalité, un nouveau matériau est en train de s'imposer: la résine.

Plus de réactivité
Cette dernière offre deux avantages. D’une part, sa mise en production étant moins complexe que celle du zamac, les quantités nécessaires à la rentabilisation de l’outillage sont bien moins importantes. D’autre part, la résine offre aux fabricants de miniatures un surplus de réactivité salvateur: de la collecte des données nécessaires à la reproduction à l’arrivée en magasin du modèle réduit, moins de six moins sont nécessaires. C’est un atout essentiel pour rester attractif auprès des constructeurs automobiles, qui souhaitent souvent lancer le modèle réduit en même temps que la voiture originale. Exemple de cette impatience chez Audi: "Nous voulions une réplique de notre A4 DTM 2009 pour la finale du Championnat à Hockenheim, soit environ six mois après la présentation de la voiture échelle un", a confié un responsable de la marque aux anneaux au magazine allemand "Modell Fahrzeug". Grâce à la résine, cette prouesse a été possible. Le label Minimax, filiale de Spark - un fabricant né au début du millénaire pionnier dans l'utilisation de la résine pour la grande série - a ainsi chipé le contrat de reproduction de l'Audi A4 DTM à Minichamps. La résine a permis à Minimax de reproduire finement les détails de l'aérodynamique toujours plus complexe des voitures de course modernes, désormais impossible à restituer en zamac sans faire exploser les coûts.

Moins de six mois ont été nécessaires à Minimax pour reproduire l'Audi A4 DTM
2009. Une prouesse rendue possible par la résine. AUTOHAUS GRAUPNER

D'autres marques n'ont pas tardé à emboîter le pas à Spark. Ainsi Egidio Reali, patron des firmes Looksmart et MR Collection, s'est fait une spécialité des modèles de petite série en résine. "Les ventes de modèles réduits au 1/43 continuent à baisser. Cela n'a plus de sens de produire en métal. La résine est la solution". Celle-ci présente l'avantage de pouvoir s'adapter à des commandes très spécifiques. C'est ainsi que, en vertu d'un contrat liant MR Collection à Ferrari, chaque voiture sortant de l'usine de Maranello se voit reproduite à l'identique - couleur et équipement - au 1/43. La miniature est offerte comme cadeau au propriétaire de l'originale. Bref, la résine semble devoir s'imposer rapidement comme le nouveau matériau de base pour la fabrication de modèles réduits. Cette révolution ne fait cependant pas que des heureux. En effet, pour certains modélistes, la gravure des miniatures en zamac est plus pure et moins sujette aux bavures que celle de leurs homologues en résine. Tous les passionnés ne s'entendent cependant pas sur cette question.

Et si Racer avait raison?

Dans le domaine du slot, on le sait, la plupart des petits artisans font déjà confiance à la résine. Mais jusqu'ici, dans la grande série, le plastique reste le matériau le plus utilisé. Toutefois, comme c'est le cas pour le zamac, la mise en production des modèles en plastique est longue et coûteuse. U
n employé de chez Scalextric qui s'est récemment exprimé sur Slotforum a ainsi confié que le développement d'une voiture nécessitait au bas mot une année. Ce procédé de fabrication impose en outre la commercialisation de très grosses quantités ou de nombreuses redécorations pour rentabiliser les moules. A tel point que les passionnés se retrouvent submergés de livrées, tandis que les moules inédits se raréfient. La marque qui a poussé le plus loin cette logique, Fly Car Models, avec ses dizaine de redécorations qui garnissaient les stocks d'invendus des détaillants, en a fait les frais et a dû déposer son bilan. La crise n'ayant pas arrangé les choses, d'autres constructeurs semblent menacés, à commencer par Spirit, Power Slot et Sloter. Même les majors comme Scalextric et SCX voient leurs ventes baisser. Tandis que la seconde ne cesse d'augmenter ses prix pour compenser le manque à gagner, la première vient d'en annoncer une réduction. Quelle est la meilleure stratégie? L'avenir le dira. Il n'en demeure pas moins que dans ce contexte morose, ce sont les petits constructeurs qui semblent le mieux s'en sortir. Le Mans Miniatures et Racer disposent ainsi actuellement de gammes plus riches qu'elles ne l'ont jamais été et continuent à présenter des nouveautés à une cadence élevée, au moment où les constructeurs "plastique" tournent au ralenti. Racer et Le Mans Miniatures, qui produisent des voitures en résine...

François Tardin