samedi 21 août 2010

F1 2010: à la recherche du champion du monde...

… dans les gammes Scalextric et Carrera. A une semaine du terme de la pause estivale, passage en revue des différents candidats au titre et présentation des reproductions au trente-deuxième de leurs montures.

Alors que dans une semaine, le grand cirque de la F1 posera ses valises dans les Ardennes à l’occasion du Grand Prix de Belgique, l'issue du championnat du monde 2010 s'annonce plus incertaine que jamais. Il est en revanche d'ores et déjà presque acquis que la monoplace du pilote titré sera reproduite au 1/32, puisque les firmes Scalextric et Carrera se partageront la miniaturisation des principales actrices du championnat.

Cinq pilotes en lice pour le titre et sept courses encore à disputer: le championnat est très ouvert! SRP

Red Bull-Renault: les lièvres
La jeune écurie autrichienne, forte des compétences du génial aérodynamicien Adrian Newey et de la pointe de vitesse de son duo de pilotes, se présente en favorite dans la course aux deux titres. Mark Webber s'est emparé de la tête du championnat lors du Grand Prix de Hongrie et n’entend plus la lâcher. En performance pure, avec 11 pole positions et six victoires en 12 grands prix, la Red Bull RB6 est incontestablement la voiture à battre. Sur le papier du moins. Car pour permettre à l’écurie aux taureaux ailés de décrocher la timbale, son manager Christian Horner devra tout mettre en œuvre pour calmer la puissante rivalité qui oppose le jeune Sebastian Vettel à son aîné Mark Webber. L’on se souvient en effet du spectaculaire accrochage survenu entre les deux pilotes au Grand Prix de Turquie, ainsi que de l’épisode de l’aileron avant lors du Grand Prix d’Angleterre. Sans compter que le dernier Grand Prix de Hongrie, qui a vu Webber coiffer une victoire qui paraissait promise à son coéquipier, a sans doute laissé à ce dernier un goût très amer. De quoi augmenter encore la fébrilité du jeune Allemand, qui semble nettement plus sensible à la pression que son expérimenté compagnon d’écurie. Il a ainsi multiplié les départs manqués en première partie de saison et n’a empoché que deux victoire contre quatre à Webber. S’il entend reprendre l’avantage, Vettel devra impérativement redresser la barre lors des deux prochaines courses, sous peine de voir son coéquipier s’octroyer irrémédiablement le statut de pilote numéro un. Une tâche qui risque d’être compliquée pour "Baby Schumi", le moteur Renault de sa Red Bull risquant de s’avérer un peu court sur les longues lignes droites de Spa et de Monza. Il devra en outre résister au retour en forme de Ferrari et de son pilote star, Fernando Alonso. Ces deux dernières remarques valent toutefois aussi pour Mark Webber. Côté 1/32, aucune reproduction de la RB6 n’est annoncée, mais Carrera s’apprête à commercialiser une superbe réplique de la RB5 de Sebastian Vettel. Nul doute cependant que si l’un des deux pilotes Red Bull venait à être titré, la marque allemande se fendrait d’une redécoration de son moule pour coller à l’actualité. Les Red Bull des deux derniers millésimes n’étant pas trop différentes l’une de l’autre, la supercherie pourrait passer relativement inaperçue. Heureusement car il est certain qu’il ne faut pas attendre de moule inédit pour l’hypothétique RB6 au 1/32.

En attendant une hypothétique RB6, Carrera proposera bientôt une réplique de la RB5 de 2009. CARRERA

McLaren-Mercedes: péril en le Paragon
L'écurie britannique a marqué la première partie de la saison de son empreinte. Malgré une monoplace qui n'a jamais été la plus performante du plateau, les troupes de Woking ont su manœuvrer pour profiter des contre-performances de la Scuderia et des erreurs de gestion de Red Bull. A cela s'ajoute une paire de pilotes qui, entre l'intelligence de course de Jenson Button et l'attaque légendaire de Lewis Hamilton, a marqué de gros points lors de pratiquement chaque course. Button a en sus remporté deux victoires stratégiques en Australie et en Chine, tandis qu’Hamilton a raflé la mise en Turquie et au Canada. Avantage par rapport à Red Bull, les deux derniers champions du monde en titre semblent s’entendre comme larrons en foire. Reste que les ingénieurs officiant dans l’enceinte du fameux Paragon, le centre technologique de l'écurie, ont mal négocié le virage du soufflage bas et que la MP4/25 est désormais distancée par ses deux principales rivales, ce d’autant plus que l'avantage du F-Duct a été compensé par les autres équipes depuis le début de la saison. Dès lors, l'avance des deux pilotes britanniques s'est transformée en retard à l'arrivée du Grand Prix de Hongrie. L'équipe de Martin Whitmarsh compte sur le moteur Mercedes, le plus puissant du plateau, pour se refaire une santé à Spa et à Monza. Si elle n'y parvient pas, les chances de voir Hamilton ou Button coiffer une nouvelle couronne mondiale se réduiront à peau de chagrin. Dans tous les cas, la monoplace anglaise devra se montrer plus fiable qu’elle ne l’a été sur la première moitié de la saison, car ses pilotes ne peuvent plus se permettre d’abandons sur casse mécanique similaires à ceux ayant affecté Hamilton en Espagne et en Hongrie, et Button à Monaco. Quoi qu'il advienne, la MP4/25 aura les honneurs de deux reproductions au 1/32. Carrera proposera uniquement la monoplace de Button, tandis que Scalextric offrira en prime celle de son coéquipier. Malheureusement, tant la miniature allemande que l’anglaise se basent sur un moule de MP4/24 de 2009. Cela se voit, l’aéro rondouillarde de la monoplace de 2009 tranchant radicalement avec le côté angulaire de celle qui lui a succédé. Détail particulièrement visible sur les deux modèles, l’absence de la queue de requin abritant le F-Duct qui caractérise la MP4/25. Le comble, c’est qu’aucune des deux marques ne s’est donnée la peine d’appliquer la décoration de 2009 sur le moule de la MP4/24. Incompréhensible!


La MP4/25 Carrera est une MP4/24 habillée d'une livrée 2010 et habitée par Jenson Button. CARRERA

Ferrari: en embuscade
Après un doublé en ouverture du championnat, les voitures rouges se sont retrouvées reléguées au rang d’outsiders par des Red Bull et des McLaren diablement compétitives. Heureusement pour l’équipe italienne, les évolutions apportées sur la F10 ont fini par porter leurs fruits et ont permis à Fernando Alonso de combler une grande partie de son retard. La Scuderia pourrait donc, contre toute attente, être en mesure de tirer profit non seulement de la guerre entre les pilotes Red Bull, mais aussi de la méforme actuelle des McLaren, pour décrocher un sacre inespéré. Si titre il doit y avoir, ce sera celui des pilotes, celui des constructeurs apparaissant plus qu’improbable compte tenu du retard important accumulé par Ferrari dans ce classement. Exclusivement focalisée sur son pilote numéro un, la Scuderia pourrait d’autant plus faciliter la tâche de ce dernier qu’elle n’hésitera pas à sacrifier son coéquipier à chaque fois que cela sera nécessaire. Gros bémol, Alonso doit compter sur la clémence de la FIA pour espérer briguer un troisième sacre. L’instance dirigeante de la F1, qui doit statuer le 8 septembre prochain sur le cas de la consigne donnée à Felipe Massa d’offrir la victoire à son équipier lors du Grand Prix d’Allemagne, a en effet le pouvoir d’entraver la remontée des bolides au cheval cabré en sanctionnant sportivement l’équipe et ses pilotes. Si en revanche, la FIA devait se cantonner à une sanction financière, alors Alonso se retrouverait définitivement installé dans la combinaison d’un sérieux candidat au titre. Le pilote espagnol pourra compter dans sa quête sur le soutien indéfectible de fans italiens ayant vécu la calamiteuse année 2009 de la Scuderia comme un drame national.
S’il est des sloteurs parmi ces tifosi, ils pourront piloter la reproduction de la F10 concoctée par Carrera. Déception, celle-ci est en fait une F60 de 2009 aux couleurs de la F1 de 2010. Les deux monoplaces se ressemblant beaucoup, le modèle n’est pas aussi fantaisiste que ne le sont les McLaren évoquées ci-dessus. Les férus de réalisme préféreront malgré tout sans doute se rabattre sur la très belle F60 récemment commercialisée par Scalextric, qui bénéficie pour une fois d’une décoration non anachronique. On ne saurait cependant que trop conseiller à ceux qui seraient intéressés par un tel achat de se dépêcher, car la F60 anglaise devrait rapidement disparaître des stocks des revendeurs en vertu de l’accord d’exclusivité liant désormais Carrera à Ferrari.

Basée sur un moule de F60, la F10 Carrera ne brille pas vraiment par son réalisme. CARRERA

Mercedes GP: aux abonnés absents
Impossible de terminer sans évoquer les grandes absentes de cette lutte pour le titre. C’est bien évidemment des deux flèches d'argent qu’il s’agit. Attendu comme le Messie, Michael Schumacher n'en finit pas de décevoir. Incapable d'exploiter ses pneus correctement, Schumi ne "baronne-rouge" plus pour un sou et se fait laminer grand prix après grand prix par son jeune coéquipier. Pire, l’Allemand de 41 ans, qui donne l’impression de finir toutes ses courses en roue libre, semble désormais incapable de se distinguer par autre chose que par les manœuvres dangereuses qu’il multiplie à l'encontre de ses adversaires, comme peuvent en témoigner, entre autres, Rubens Barrichello (Grand Prix de Hongrie) et Sebastian Vettel (Grand Prix d’Angleterre). Norbert Haug continue cependant à répéter avec entêtement que Schumacher peut être champion du monde en 2011 au volant d'une Mercedes GP. C'est aller un peu vite en besogne et oublier que jusqu’ici, Nico Rosberg a marqué trois fois plus de points que son illustre aîné. Pourtant, malgré des résultats bien meilleurs que ceux du septuple champion du monde, le fils de Keke Rosberg est loin de se battre pour la couronne mondiale. Si ce n’est deux podiums en début de saison, le blondinet polyglotte n’a jamais été en mesure de jouer les premiers rôles, et figure à présent à une modeste septième place au championnat des pilotes, sous la menace de Robert Kubica. Situation similaire au classement des constructeurs, où Mercedes GP voit sa quatrième place convoitée par une équipe Renault sur le retour. On attendait bien plus de l’écurie Brawn championne en titre devenue propriété du constructeur à l’étoile. Nico Rosberg a d’ailleurs récemment qualifié la saison de l’équipe officielle du constructeur allemand de "catastrophe" et de "désastre". Il a aussitôt été prié par le directeur de la compétition de Mercedes, l’imposant Norbert Haug, de cesser d’employer des termes aussi négatifs dans la presse. Il n’en demeure pas moins que les maigres performances des W01 ont convaincu les dirigeants de l’écurie de focaliser toutes leurs attentions sur le développement de la W02 de 2011 à partir du prochain grand prix. Scalextric proposera malgré tout les deux monoplaces 2010 du team Mercedes GP en fin d’année. Si aucune photo du modèle n’a encore été publiée, il y a fort à parier que la W01 ne sera, pour changer, qu'une redécoration de la Brawn BGP01 que vient de sortir le constructeur anglais.

La Mercedes W01 Scalextric devrait être reproduite sur la base de la Brawn de 2009. SCALEXTRIC

Conclusion: Alonso in extremis?
A la lecture des tabelles, Red Bull et ses pilotes semblent bien partis pour rafler la mise dans les deux championnats. En vitesse pure, Vettel est le mieux armé, mais il est devancé au classement des pilotes par un Mark Webber plus constant. En outre, rien n’est jamais sûr avec les monoplaces conçues par Adrian Newey, souvent en pole, beaucoup plus rarement sur la plus haute marche du podium. Ce d’autant plus que la difficile cohabitation entre les deux sociétaires de l’écurie créée par Dieter Mateschitz pourrait bien venir perturber la marche en avant des RB6. Pas de problème de ce genre chez Ferrari. On le sait depuis le Grand Prix d’Allemagne, la Scuderia fera bloc derrière Fernando Alonso. Si la FIA ne prononce pas de sanctions sportives à l’encontre de l’écurie italienne lors de son Conseil mondial du 8 septembre, le Taureau des Asturies pourrait bien finir par coiffer tout le monde au poteau au volant de sa F10 revigorée. Il faudra pour cela qu’il négocie parfaitement les sept derniers grands prix de la saison en rapportant les points intermédiaires si chers à Enzo Ferrari lorsqu’il n’est pas en mesure de jouer la victoire. Mais l’Espagnol a prouvé a maintes reprises ses qualités d’épicier et il saura saisir toutes les occasions de "scorer" gros. A tel point que ses chances apparaissent supérieures à celles des deux pilotes McLaren, qui doivent compter sur un incertain regain de forme de leurs monoplaces chromées pour espérer sortir victorieux de la bataille pour le titre 2010. Quoi qu’il en soit, à l’image d’un Tour de France 2010 ayant vécu le naufrage de Lance Armstrong, la présente saison de F1 restera vraisemblablement dans l’Histoire comme le crépuscule de la carrière de l’un des plus grands représentants de la discipline, Michael Schumacher.


François Tardin

vendredi 13 août 2010

Des nouvelles de la Mercedes SLS AMG GT3

Pressentie au 1/32, la Mercedes SLS AMG GT3, dont on connaît enfin le prix exact, se rôde sur circuit. Elle fera ses débuts en compétition en septembre.

L'arme concoctée par Mercedes pour régater en catégorie GT3 est désormais disponible à la vente. Les équipes intéressées peuvent passer commande du monstre en échange d'un chèque de 334'000 euros (hors TVA). Elles recevront leur beau jouet en février 2011. Ce sont les anciens pilotes de DTM Thomas Jäger et Bernd Schneider qui se chargent de débourrer le pur sang allemand sur circuit depuis le début du mois de juin.

La SLS AMG GT3 peaufine sa mise au point sur circuit depuis juin. MERCEDES-BENZ

Avec Hakkinen?
La SLS GT3 sera engagée officiellement dès septembre dans le championnat d'endurance VLN, dont les épreuves se déroulent exclusivement sur le tracé historique du Nürburgring. Mercedes a en outre annoncé la participation de deux voitures aux 24 heures de Dubaï 2011. Pour piloter la bête en course, outre Bernd Schneider, on parle d'un certain Mika Hakkinen, même si ce n'est pour l'instant qu'une rumeur. Depuis sa présentation en mars, la SLS GT3 a troqué sa robe blanche contre une plus classique livrée argentée. Pour ses débuts en compétition, elle devrait carrément s'habiller de chrome. Une décoration clinquante qu'elle arborait déjà dans le paddock des dernières 24 heures de Spa et qui s'inspire directement des parures de la Classe C que pilote cette année Ralf Schumacher dans le championnat DTM. De quoi éblouir les pilotes de celle qui sera sans doute sa principale rivale, la redoutable Audi R8 LMS, dont la reproduction sera bientôt disponible chez Ninco et chez Scalextric. Alors à quand un duel entre ces deux GT3 allemandes sur nos pistes en plastique?

La livrée chromée de la SLS AMG GT3 ne passera assurément pas inaperçue. MERCEDES-BENZ

François Tardin

samedi 7 août 2010

Le Tasberg Club inaugure son Davic!

Le club fribourgeois organisera samedi 18 septembre prochain sa première course en Davic. Huit équipes pourront s’affronter sur son tracé Carrera de plus 50 mètres.

En novembre 2009, le Tasberg Club avait accueilli la finale du championnat romand sur sa piste fraîchement terminée. Quatre équipes s’étaient alors mesurées en analogique au cours d’une épreuve de six heures. En septembre prochain, le club fribourgeois franchira une étape supplémentaire en organisant sa première course en Davic. Huit équipes sont invitées à venir affronter six heures durant les difficultés du tracé, à commencer par sa terrible partie haute et son piégeux carrousel. Seuls prérequis pour participer à l’épreuve: disposer au minimum de deux pilotes, et posséder une Slot.it ou une Sideways Racer à moteur inline.

La partie haute compte parmi les principales difficultés de la piste du Tasberg Club. SRP

L’embarras du choix
Afin d’ouvrir l’épreuve à un maximum de concurrents, Grégoire Tardin, l’expert technique du Tasberg Club, a mis au point un règlement simple et accessible: "En gros, toutes les Slot.it à moteur V12/3 en position inline sont autorisées, ainsi que les Daytona Prototpyes Sideways Racer, qui bénéficient de la même architecture mécanique. Les barquettes Slot.it à moteur transversal comme l’Alfa 33/3, la Ferrari 312PB ou la Chaparral 2F sont interdites". Une Groupe C Slot.it, une GT de la même marque ou un Daytona Prototype Sideways Racer, les concurrents disposent donc d’une latitude appréciable dans le choix de leur monture.

GT Slot.it, Daytona Prototype Sideways Racer ou Groupe C Slot.it? Le choix des armes est vaste. SRP

Drive-through plutôt que stop and go
Les modifications techniques autorisées sont quant à elles peu nombreuses. Seuls les pneus avant, la couronne, les tresses, les fils du moteur et les vis peuvent être remplacées par des équivalents plus performants. Afin de ménager un espace suffisant pour la puce, l’habitacle peut être retiré ou remplacé par un cockpit en lexan. Les pneus arrière, des P6 Slot.it, sont imposés. Les puces seront prêtées par l’organisation. Le règlement sportif, lui, s’inspire de celui des grandes épreuves Davic, à l’exception près que les sanctions seront matérialisées par des drive-trough à effectuer sur la voie la moins rapide du circuit, en lieu et place des traditionnels stop and go.


Le règlement sportif s’inspire de celui des grandes épreuves Davic. SRP

Rendez-vous obligatoire
Un règlement simple et accessible, un large choix de voitures, et une préparation minimale, il n’y a donc aucune excuse pour ne pas faire le déplacement samedi 18 septembre à Saint-Ours, dans la campagne fribourgeoise, pour venir profiter des formidables infrastructures du Tasberg Club. Ce d’autant plus que comme lors de la finale du championnat romand, les pit babes devraient être de sortie, et que le menu de midi s’annonce alléchant: dinde frite, une spécialité du président du club!

Les infrastructures du Tasberg Club valent le déplacement! SRP

François Tardin

dimanche 1 août 2010

Essai de la Renault Mégane Trophy SCX: un losange passe

Après la Renault 8, l’Alpine A110 et la Citroën DS, pour ne citer qu'elles, SCX poursuit sa série de modèles français, avec cette fois-ci une auto de compétition moderne, la Mégane Trophy 2009. Essai.

Tecnitoys (SCX) 6476: Renault Mégane Trophy "Renault Sport" (uniquement disponible en Espagne) SRP

Mégane en survêt
955 kilos, 360 chevaux, un prix proche des 100'000 Euros, la Mégane Trophy millésime 2009 n’a plus grand-chose à voir avec la Renault de monsieur tout-le-monde, si ce n’est une vague ressemblance esthétique. Et encore. Là où la ligne fade, voire disgracieuse, de la version civile suscite indifférence ou moquerie, les appendices aérodynamiques saillants et la carrure tout en largeur de la variante compétition incitent au respect. Cette deuxième mouture de la Mégane Trophy régate depuis 2009 dans le cadre des World Series by Renault au sein de courses monotypes qui lui sont réservées. Un peu moins de deux ans après la présentation de la voiture originale, SCX dévoile sa reproduction au 1/32, emboîtant le pas à Ninco, qui dispose de la sienne depuis Noël 2009. La voici à l’essai sur SlotracingPlanet.


La seconde mouture de la Mégane Trophy a débuté sa carrière en 2009. SRP

Finition "à la française"
Le modèle qui fait l’objet de cet essai est habillé de la livrée "Renault Sport" jaune qui servit en 2008 à la présentation de la voiture échelle 1 à la presse. Il s’agit d’une décoration réservée au marché espagnol et limitée, selon le constructeur, à 300 exemplaires. Les autres pays européens devront se contenter pour commencer de la Mégane bleue de Mike Verschuur, vainqueur de l’édition 2009 du Trophy. La miniature proposée par le fabricant espagnol est agréable à l’œil. Sans fourmiller de détails, cette reproduction respecte les lignes agressives du modèle grandeur nature, et son aspect apparaît nettement plus fin que celui de sa jumelle de chez Ninco. Petit bémol, la teinte retenue, un peu trop pâle, ne correspond pas parfaitement au jaune métallisé habillant la véritable Mégane Trophy. Voilà pour ce qui est de la fidélité de reproduction. Le bilan est moins positif concernant la finition. Le vernis recouvrant peinture et tampographie s’avère en effet entaché de nombreuses impuretés particulièrement visibles lorsque le modèle est exposé à la lumière artificielle. Pire, nulle besoin de s’appeler Horatio Caine pour déceler parmi celles-ci des empreintes digitales. Des défauts indignes d’une production de grande série proposée à un prix bientôt équivalent à celui des Scalextric et autres Ninco, qui ne souffrent en aucun cas de telles imperfections. Ajoutons que les pièces rapportées sont moulées dans un plastique qui n’apparaît pas particulièrement souple. Il faudra donc particulièrement ménager les fines attaches de l’aileron et les rétroviseurs sous peine de les casser rapidement.

Les pièces rapportées, comme les attaches d'aileron, semblent fragiles. SRP

Sous les jupes : l’exception culturelle SCX
Côté mécanique, que du très classique. Si ce n’est le remplacement du fort désagréable RX-41 par le plus alerte RX-42B sur les modèles commercialisés depuis 2007, les SCX n’ont pas évolué d’un iota depuis plus de dix ans! L’on se retrouve donc une nouvelle fois en présence d’une classique transmission inline à couronne plastique entrainant des jantes recourant elles aussi à ce matériau peu noble. Le moteur prend quant à lui place sur un berceau mobile clipsé au châssis. Sur notre modèle d’essai, les picots de fixation de l’avant du berceau disposaient d’un jeu trop important et flottaient de ce fait dans leurs logements, ce qui provoquait de fréquents détachements du berceau. Il est incompréhensible que SCX ne soit pas encore passé à un système de fixation du berceau par vis comme c’est le cas sur les Slot.it ou les NSR par exemple. Autre spécificité SCX, ce sont des lamelles rigides en cuivre qui transmettent la puissance de la piste au moteur, ce qui impose l’emploi d’un guide spécifique. Curieusement, les roues avant sont rattachées au châssis par des demi-axes indépendants en plastique. Mauvais pour la liberté de roulement. Et stupide dans la mesure où il y aurait eu toute la place de faire passer un axe unique en acier, solution plus simple et générant moins de frottements. A noter pour terminer concernant la partie mécanique que la Mégane Trophy SCX dispose, à l’instar des autres productions du constructeur espagnol, d’un éclairage avant et arrière.

Les dessous de la Mégane Trophy SCX: du plastique, du plastique et encore du plastique. SRP

"Ah, quel veau!"
Nul besoin de retirer les trois vis reliant le châssis à la carrosserie pour écarter l'aimant. Ce dernier est en effet directement accessible sous la voiture. Le temps d'ôter les deux vis le maintenant et notre Mégane espagnole est prête à prendre la piste. L'essai est réalisé en 12 volts sur notre tracé d'essai Carrera de plus de 14 mètres de développé. Immédiatement, la voiture fait montre d'une belle stabilité en courbe. Large et basse, elle aborde les virages sans broncher et il n'y a pas besoin d'énormément soulager la gâchette à leur approche. Dans les rayons serrés, le train arrière se décale légèrement pour accompagner le changement de cap, mais se réaligne aussitôt. Ce discret survirage n’est aucunement parasite et permet à la voiture d’enrouler les courbes avec souplesse, sans jamais décrocher brutalement. Un comportement stable s'expliquant en bonne partie par la bonne qualité de
s pneus d'origine, qui fournissent une excellente accroche malgré le grip réputé peu abrasif du Carrera. L'on ne sera pas aussi laudatif concernant le moteur: malgré le poids raisonnable de l'auto - 83 grammes -, le RX-42B manque ici non seulement de vitesse de pointe mais aussi de reprises. Pour ne rien arranger, la transmission trop dure et les frottements générés par le train avant pénalisent encore davantage la liberté de roulement. Cela se ressent au pilotage et c'est en vain que l'on écrase désespérément la gâchette en sortie de virage pour trouver la puissance nécessaire à relancer efficacement la voiture. Tout comme feu Georges Pompidou, invité un jour à délaisser sa chère Porsche 356 pour inaugurer un tronçon d'autoroute au volant d'une Renault, l'on en vient à s'exclamer "Ah, quel veau!" lors de chaque réaccélération. Seul point positif de la situation, le freinage est efficace, mais cela résulte avant tout de la médiocre liberté de transmission. Par conséquent, les chronos plafonnent rapidement, et l'on ne parvient pas à descendre en dessous des 5"40, ce qui place la Mégane SCX dans les temps des DTM Carrera, à près d'une seconde et demi du record de la piste. Un temps médiocre en grande partie imputable à la mollesse du moteur. Dommage car l'on sent que le châssis est sain et qu'il pourrait encaisser une puissance nettement supérieure.

La Mégane SCX bénéficie d'un bon comportement routier mais manque de puissance. SRP

Conclusion: doit mieux faire
Finition approximative, mécanique poussive, tarif élevé, il faut être spécialement fan de la voiture originale ou avoir un attachement particulier envers la marque espagnole pour se porter acquéreur de cette nouvelle production SCX. A l'heure où dans certains magasins allemands, les SCX sont vendues plus chères que les Slot.it, l'on se demande ce qui pourrait encore pousser les sloteurs à continuer à choisir les premières. En tous les cas, si le constructeur ibérique, qui a déjà dû réduire son activité en raison de la crise, entend y survire, il devra nettement augmenter son niveau de jeu, à l'image de ce qu'a fait Ninco il y a quelque temps.

Hormis sa plastique aguicheuse, rares sont les qualités de la Mégane SCX. SRP

François Tardin