Test Peugeot 905 LMM

Le Mans Miniatures s'attaque à un vrai mythe : la Peugeot 905 victorieuse des 24 Heures du Mans 1992. SlotracingPlanet l'a déjà testée.

La 905 avait révolutionné à son époque le monde de l’endurance. En tout cas, c’est elle qui m’avait éveillé au monde de la compétition automobile, qu’avant son arrivé je ne regardais que de loin car il ne faisait pas partie de ma culture familiale. Ayant reçu la reproduction au 1/32 de Le Mans Miniatures en cadeau d’un groupe de sloteurs bienveillants, je me devais de faire un essai pour SlotracingPlanet. La version testée est la 905 Evo 1 Bis nº1 victorieuse de l'édition 1992 de la classique mancelle, avec à son volant Yannick Dalmas, Derek Warwick et Mark Blundel. Sachez toutefois que les deux autres 905 engagées dans cette épreuve sont aussi disponibles au catalogue LMM.

LMM 132023/1M: Peugeot 905 n°1 Winner Le Mans 1992 Dalmas-Warwick-Blundel

Maquette roulante
A l’ouverture de la boîte de présentation en carton siglée LMM, un seul mot vient à l’esprit : exceptionnel ! Nous sommes ici en présence d'un modèle d’exposition très luxueux, dont la finition dépasse celle de nombre de maquettes statiques. Le voile de peinture et le vernis sont d’un réalisme saisissant, avec juste la brillance nécessaire pour révéler le moindre relief. Les lignes de la voitures originale, de même que l’échelle, semblent parfaitement respectées. Les décalcomanies sont très nettes et parfaitement positionnées.

La finition de cette 905 n'a rien à envier à celle de nombreux modèles statiques.

Comble du raffinement, les antennes sont aussi fines que des cheveux et les étriers de freins restent immobiles quand les roues avant tournent. Le support d’aileron peut sembler très fragile, mais il n’en est rien. Il est en effet façonné en acier et apparaît beaucoup plus résistant qu’il n'en a l’air. La notice recommande malgré tout son démontage avant de faire rouler le véhicule. LMM fournit de plus deux jeux de pneus pour remplacer les gommes de présentation façon maquette beaucoup trop dures.

Même si son support est en métal, il est recommandé de retirer l'aileron
pour faire rouler le modèle, afin d'éviter tout risque de casse.

Déluge de vis
Le châssis est en résine, peint en noir. LMM est allé jusqu’à reproduire certains reliefs, comme des inserts métal pour simuler les triangles de suspensions avant ou l’ébauche des entrées d’extracteur. Le moteur, en position sidewinder, prend place sur un berceau indépendant, fixé au châssis par six vis. Malheureusement, les deux vis arrière servent aussi à fixer l’aileron, si bien qu’il est impossible de les desserrer pour obtenir un effet de tilting du berceau moteur.

Berceau mobile, moteur en sidewinder: la conception du châssis est classique.

La carrosserie est retenue au châssis par dix vis. Seule la partie arrière de celui-ci se démonte, l’axe avant étant quant à lui solidaire de la carrosserie, comme c'était déjà le cas sur la Bentley EXP Speed 8. Les couronnes, pignons et paliers sont en plastique dur. Deux fils relient le moteur à un guide à fixation par vis. Une fois la carrosserie démontée, l'on découvre un intérieur fort détaillé, avec des effets de peinture brossée du plus bel effet. Le pilote, une nouveauté chez LMM, est présent et parfaitement peint. La planche de bord est finement reproduite. L'artisan français a été jusqu’à restituer des autocollants présents sous l’arceau de sécurité, visibles uniquement de l’intérieur de la carrosserie.

L'intérieur et le pilote sont très détaillés.

Premier tours de roues
Ces observations préliminaires effectuées, je me dépêche de poser la voiture sur la piste, sans oublier bien sûr de lui monter les pneus de roulage. Et là, très grande est la surprise: la voiture roule bien, sans frottement ni bruit intempestifs. La réputation des LMM, que l'on dit souvent incapables de rouler en sortie de boite, est donc largement démentie avec ce modèle. Le fabriquant veut visiblement éviter à ses riches clients d’abîmer leur voiture au premier virage, aussi la 905 est-elle équipée de cinq puissants aimants: quatre sont empilés au centre de la voiture, à l’avant du berceau moteur, le cinquième est placé sous l’axe arrière. Ainsi configuré, le prototype colle littéralement à la piste, et bien que lassant, ce mode d’évolution est saisissant de réalisme. Le temps au tour sur ma piste Carrera Exclusiv de 17,50 m est de 7 secondes.

Equipée de ses cinq aimants, la 905 LMM est collée à la piste.

Sans aimant, la voiture s'avère aussi très saine. Aucun lestage n'est nécessaire. La 905 enchaîne les courbes avec brio. Le décrochage, quand il survient, est progressif et sans surprise. Les pneus fournis sont étonnamment accrocheurs sur ma piste très glissante. Seul défaut de comportement, la voiture souffre d'un léger tressautement du train avant, qui sans l'attraction exercée par les aimants ne touche que de temps en temps la piste. Le moteur est quant à lui un peut juste pour tirer le poids conséquent de la machine (101 grammes). Je boucle plusieurs tours prudents en 7"2, soit à plus de deux secondes du record de la piste. Mais la voiture en redemande, elle pourrait sans doute aller plus vite. Cependant, comme je tiens beaucoup à ce modèle, je ne le pousserai pas dans ses derniers retranchements. La chasse au chrono ne fait de toute façon pas partie des préoccupation de cette auto...

Ce n'est pas un avion de chasse, mais Dieu que cette 905 est belle!

Conclusion: belle et plus accessible
Sublime, cette 905 l'est incontestablement. Performante, elle l'est un peut moins. Félicitons toutefois Le Mans Miniatures qui, pour une fois, a produit un modèle très agréable à piloter "out of box". Il serait donc dommage de se priver d'une telle auto, ce d'autant plus que les tarifs de LMM, qui produit désormais en Chine, ont été très largement revus à la baisse.

Patrick Tran