Züri-meister: avant-dernière manche à Winterthur

Avant l'ultime manche de la saison, le championnat est plus serré que jamais.

La dixième manche du Züri-meister 2008 a reservé son lot de suprises. Disputée sur la piste du magasin "Pimp my slotcar", la course a vu le retour triomphal du double champion en titre Ruedi Decio, ainsi qu'un changement de leader au classement général. Grégoire Tardin a en effet perdu ses dix points d'avance sur Pascal Flückiger, ce dernier ayant su tirer profit de l'organisation chaotique du rendez-vous.

Le Züri-Meister circus s'est retrouvé à Winterthur pour l'avant-dernière manche
de la saison. Ruedi Decio (au centre) effectue un retour remarqué.

Sans surprise
Dès les premiers tours des essais, c'est Joe Hässig, propriétaire de la piste, qui se dessine comme le grandissime favori. Avec sa Jaguar XJR-9 Slot.it, il colle plus d'une demie seconde au tour à tous ses adversaires. Seuls Jack Speed et sa Dallara Spirit parviennent à rouler dans les mêmes temps, voire plus vite. Mais la barquette du troisième au championnat n'est pas équipée des pneus réglementaires. Les Romands sont à la peine sur cette piste dont il n'apprécient guère le revêtement. Ce dernier, nommé "Plazidus", est composé d'une base en bois recouverte d'un épais vernis extrêmement rigide. Cette rigidité engendre un comportement des voitures très peu sécurisant. L'adhérence est énorme tant que les courbes sont passées à vitesse modérée, mais les voitures décrochent d'un coup sans possibilité de les rattraper si l'on tente d'attaquer. Dès lors, la sensation de pilotage se rapproche plus d'une conduite avec aimant que d'autre chose. Pour gagner, il faut avoir la voiture la mieux réglée. Joe Hässig a eu cette "chance". Il s'impose devant Helge Brikzinsky, qui avait pour la enième fois caché son jeu pendant les essais, et Pascal Flückiger. Au pied du podium, c'est Ruedi Decio qui opère un retour remarqué. Il devance d'à peine un mètre l'Audi R8C reloaded de Grégoire Tardin, cinquième.

Joe Hässig remporte la course GT avec sa Jaguar XJR-9. Helge Brikzinsky (Audi
R8C Reloaded) et Pascal Flückiger (Porsche 956) complètent le podium.

Catastrophique

Après la course GT, c'est la traditionnelle épreuve des chilbis qui prend le relais. A l'occasion du rendez-vous dans son magasin, Joe Hässig a préparé cinq "voitures surprises" destinées à remplacer avantageusement les habituelles charrues fournies par Doc Slot. Avantageusement, c'est ce que pensaient les pilotes avant de prendre le départ. En effet, sachant que "Pimp my Slotcar" est l'importeur officiel de NSR en Suisse, l'on s'attendait à redoutable arsouille en Ford MK IV de ladite marque. Malheureusement, ce sont d'antiques Indy Car Scalextric aussi inesthétiques que rétives sur la piste qui ont été mises à disposition. C'est donc estomaqués que les concurrents s'apprêtent à prendre le départ de la "Cup B". Le plus estomaqué de tous est sans conteste Doc Slot qui, déjà privé de l'organisation de "sa" catégorie, est de plus victime d'un hamburger douteux. Il est d'urgence emmené à l'hôpital par son président de frère. Les hostilités débutent dès lors sans eux. Le premier groupe comprend cinq pilotes, dont deux prétendants au championnat d'automne : Helge Brikzinsky et Grégoire Tardin. Dès le premier départ, c'est le cafouillage général : alors que la majorité des pilotes attend la traditionnelle exctinction des cinq feux rouges, Tom Ryser et Joe Hässig démarrent seuls sous les yeux de leurs collègues médusés. Ce n'est qu'après cinq longues secondes de course que l'organisateur daignera préciser "Kein Ampelstart!" ("Pas de départ avec les feux!"). En attendant, c'est déjà plus d'un demi tour de perdu pour les pilotes restés scotchés sur la grille. Déjà désavantagés par des conditions de course peu favorables, les concurrents du premier groupe doivent en plus composer avec les P3 neufs installés sur les Indy car, P3 qui offrent un grip catastrophique sur le Plazidus tant qu'ils n'ont pas été légèrement usés.

Les chilbis "surprises" préparées par Joe Hässig ont mis les nerfs des pilotes à rude épreuve.

Une fois tous leurs runs accomplis, Helge Brikzinsky et ses collègues ne se font pas beaucoup d'illusions sur la qualité de leurs classements finaux. Dès le départ du deuxième groupe, il est manifeste que les Indy Car vont mieux. Les pilotes réalisent régulièrement 19 tours par segment, ce qui était quasi impossible pour leurs homologues du premier groupe. Ils bénéficient également de départs avec extinction des feux. Devant l'inéquité criante des conditions de course, Helge Brikzinsky déplore "A la moindre absence de Doc Slot, le Züri-meister vire à l'anarchie". Le top pilote zürichois finit purement et simplement dernier de la course, à plus de dix tours du vainqueur. Grégoire Tardin échoue quand à lui à la 12e place. Devant, les pilotes du troisième groupe trustent les premières places : Jack Speed finit 1er, Pascal Flückiger 3e, Rolf Landolt 4e, et Nönö Nötzli 5e. Seul Ruedi Decio, du deuxième groupe, parvient héroïquement à se hisser dans le top 5. Il termine à la seconde place.

Rendez-vous le 22 novembre

A bien des égards, cette manche à Winterthur n'aura pas été un succès. Elle a cependant eu le mérite de resserer les positions dans les deux championnats, et à tous les niveaux. La finale du Züri-Meister 2008 s'annonce comme la plus palpitante depuis la création de la compétition. Les deux leaders du classement général Pascal Flückiger et Grégoire Tardin aborderont la dernière manche du championnat à égalité parfaite de points. Derrière, trois pilotes peuvent encore prétendre à la troisième place finale: Jack Speed, Rolf Landolt, et Helge Brikzinsky. Rendez-vous le 22 novembre prochain pour le dénouement de la troisième édition du Züri-Meister.

GRÉGOIRE TARDIN