mardi 30 mars 2010

Champs-Élysées: des concessions pas comme les autres

Les rares constructeurs automobiles à disposer d’un showroom avec pignon sur la plus belle avenue du monde rivalisent de mégalomanie pour attirer l’œil des riches clients, ou simplement des touristes.

Sur les Champs-Élysées où, paradoxe de notre temps, les mendiants côtoient les voitures de luxe des jet-setters, rien n’est vraiment comme ailleurs. Magasins, restaurants, agences d’assurance ou de télécommunication, les commerces qui ont la chance d’y compter une succursale s’évertuent tous à mettre en valeur leurs meilleurs atouts pour se distinguer de leurs voisins, et ainsi attirer l’œil des touristes qui se déversent chaque jour par dizaines de milliers dans la prestigieuse avenue. Les concessions Citroën, Renault, Toyota, Mercedes et Peugeot s’inscrivent dans cette tendance. Visite.

Une Ferrari F30 Spider nonchalamment garée, scène presque banale sur les Champs-Élysées.

DS3, seule maîtresse à bord
Premier à apparaître sur le chemin menant de la station de métro "Champs-Élysées/Clemenceau" à l’Arc de Triomphe, le showroom Citroën est aussi le premier en terme de pouvoir de séduction. Logique, dans la mesure où le constructeur aux chevrons est passé maître dans l’art du marketing. Actuellement, c’est la DS3 qui monopolise l'attention des responsables de la promotion. Les plateaux circulaires maintenus par l’impressionnante structure métallique tout en hauteur qui caractérise l’architecture de l'endroit supportent ainsi chacun une variante différente de la petite citadine branchée. Au sous-sol, l’Espace Racing accueille la C4 WRC avec laquelle Sébastien Loeb vient de remporter le Rallye du Mexique. Classe!

La nouvelle DS3 est la star du showroom Citroën.

Renault cheveux au vent
Quelques mètres plus loin, sur le trottoir opposé, c’est l’Atelier Renault qui nous ouvre ses portes. Ici, tous les projecteurs sont braqués sur les deux nouveaux roadsters de la marque au losange, la craquante Twingo Wind et la plus conventionnelle Megane CC. Doté d’un restaurant à son premier étage, le showroom élyséen de Renault apparaît moins impressionnant d’un point de vue architectural que celui de Citroën, mais la diversité des modèles qui y sont présentés est nettement supérieure. Bref, l’Atelier Renault s’apparente davantage à une concession automobile traditionnelle, ce que le showroom Citroën, espace chic et tendance, n’est à vrai dire plus vraiment.

La Twingo Wind veut faire souffler "un vent nouveau dans le monde du roadster".

Des Nippons qui aiment la compétition
En ce moment, pour les amateurs de sport automobile, c’est chez Toyota qu’il faut se rendre. Si le rez-de-chaussée du showroom du constructeur japonais est très éco-responsable, avec la présence des Prius et autres IQ, le premier étage est largement moins politiquement correct. En effet, même si Toyota vient de se retirer de la F1, c’est une partie de l’histoire de son service compétition que la marque invite les visiteurs à découvrir. Ainsi, à côté d’une obscure Prius de rallye, ce ne sont rien moins que la GT-One du Mans 1999 et la Corolla du WRC 1998 qui s’offrent aux regards émerveillés. L’occasion d’admirer la pureté des lignes de la première nommée, qui restera comme le plus formidable proto de l’ère GT1 de la fin du siècle dernier malgré ses deux échecs successifs dans la Sarthe.

Quelle ligne! La Toyota GT-One restera sans doute comme la plus formidable des GT1.

Mercedes et Peugeot à la traîne
Du blanc immaculé du showroom Toyota, passons maintenant au gris terne de la concession Mercedes. C’est la grosse déception de cette remontée des Champs. Aucun nouveau modèle, aucune voiture de compétition, nulle trace de la SLS, rien ne distingue ce showroom d’une concession Mercedes comme l’on en trouve partout dans le monde. Le constat n’est guère plus flatteur chez Peugeot, où le très laid concept car bb1 a la difficile mission d’inviter les passants dans l’antre étriquée du constructeur sochalien pour y découvrir le nouveau coupé RCZ, qui lui ne manque pas de sex-appeal.

Peugeot compte sur le physique ingrat du bb1 pour attirer les visiteurs. Curieux...

Et le slot dans tout ça ?
Eh bien force est de constater qu’il ne fait absolument pas partie de l’éventail de produits dérivés proposé par les boutiques des marques évoquées. La tendance actuelle, du moins chez les constructeurs français, est plutôt à la multiplication des modèles "3-inches", dont la longueur n’excède pas huit centimètres, ce qui correspond grosso modo à une échelle 1/64. Relativement peu détaillés bien que n’ayant plus rien avoir avec les Majorette de notre enfance, ces derniers sont proposés à des tarifs oscillant entre quatre et sept Euros. Les miniatures au 1/18 sont elles aussi de plus en plus présentes, tandis que celles aux 1/43 semblent faire de la résistance malgré la forte baisse de leurs ventes. Bref, le slot sur les Champs-Élysées, ce n’est pas encore pour demain!

Les petites "3-inches" se multiplient dans les boutiques des marques. Le slot, lui, est aux abonnés absents.

FRANÇOIS TARDIN

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