dimanche 1 août 2010

Essai de la Renault Mégane Trophy SCX: un losange passe

Après la Renault 8, l’Alpine A110 et la Citroën DS, pour ne citer qu'elles, SCX poursuit sa série de modèles français, avec cette fois-ci une auto de compétition moderne, la Mégane Trophy 2009. Essai.

Tecnitoys (SCX) 6476: Renault Mégane Trophy "Renault Sport" (uniquement disponible en Espagne) SRP

Mégane en survêt
955 kilos, 360 chevaux, un prix proche des 100'000 Euros, la Mégane Trophy millésime 2009 n’a plus grand-chose à voir avec la Renault de monsieur tout-le-monde, si ce n’est une vague ressemblance esthétique. Et encore. Là où la ligne fade, voire disgracieuse, de la version civile suscite indifférence ou moquerie, les appendices aérodynamiques saillants et la carrure tout en largeur de la variante compétition incitent au respect. Cette deuxième mouture de la Mégane Trophy régate depuis 2009 dans le cadre des World Series by Renault au sein de courses monotypes qui lui sont réservées. Un peu moins de deux ans après la présentation de la voiture originale, SCX dévoile sa reproduction au 1/32, emboîtant le pas à Ninco, qui dispose de la sienne depuis Noël 2009. La voici à l’essai sur SlotracingPlanet.


La seconde mouture de la Mégane Trophy a débuté sa carrière en 2009. SRP

Finition "à la française"
Le modèle qui fait l’objet de cet essai est habillé de la livrée "Renault Sport" jaune qui servit en 2008 à la présentation de la voiture échelle 1 à la presse. Il s’agit d’une décoration réservée au marché espagnol et limitée, selon le constructeur, à 300 exemplaires. Les autres pays européens devront se contenter pour commencer de la Mégane bleue de Mike Verschuur, vainqueur de l’édition 2009 du Trophy. La miniature proposée par le fabricant espagnol est agréable à l’œil. Sans fourmiller de détails, cette reproduction respecte les lignes agressives du modèle grandeur nature, et son aspect apparaît nettement plus fin que celui de sa jumelle de chez Ninco. Petit bémol, la teinte retenue, un peu trop pâle, ne correspond pas parfaitement au jaune métallisé habillant la véritable Mégane Trophy. Voilà pour ce qui est de la fidélité de reproduction. Le bilan est moins positif concernant la finition. Le vernis recouvrant peinture et tampographie s’avère en effet entaché de nombreuses impuretés particulièrement visibles lorsque le modèle est exposé à la lumière artificielle. Pire, nulle besoin de s’appeler Horatio Caine pour déceler parmi celles-ci des empreintes digitales. Des défauts indignes d’une production de grande série proposée à un prix bientôt équivalent à celui des Scalextric et autres Ninco, qui ne souffrent en aucun cas de telles imperfections. Ajoutons que les pièces rapportées sont moulées dans un plastique qui n’apparaît pas particulièrement souple. Il faudra donc particulièrement ménager les fines attaches de l’aileron et les rétroviseurs sous peine de les casser rapidement.

Les pièces rapportées, comme les attaches d'aileron, semblent fragiles. SRP

Sous les jupes : l’exception culturelle SCX
Côté mécanique, que du très classique. Si ce n’est le remplacement du fort désagréable RX-41 par le plus alerte RX-42B sur les modèles commercialisés depuis 2007, les SCX n’ont pas évolué d’un iota depuis plus de dix ans! L’on se retrouve donc une nouvelle fois en présence d’une classique transmission inline à couronne plastique entrainant des jantes recourant elles aussi à ce matériau peu noble. Le moteur prend quant à lui place sur un berceau mobile clipsé au châssis. Sur notre modèle d’essai, les picots de fixation de l’avant du berceau disposaient d’un jeu trop important et flottaient de ce fait dans leurs logements, ce qui provoquait de fréquents détachements du berceau. Il est incompréhensible que SCX ne soit pas encore passé à un système de fixation du berceau par vis comme c’est le cas sur les Slot.it ou les NSR par exemple. Autre spécificité SCX, ce sont des lamelles rigides en cuivre qui transmettent la puissance de la piste au moteur, ce qui impose l’emploi d’un guide spécifique. Curieusement, les roues avant sont rattachées au châssis par des demi-axes indépendants en plastique. Mauvais pour la liberté de roulement. Et stupide dans la mesure où il y aurait eu toute la place de faire passer un axe unique en acier, solution plus simple et générant moins de frottements. A noter pour terminer concernant la partie mécanique que la Mégane Trophy SCX dispose, à l’instar des autres productions du constructeur espagnol, d’un éclairage avant et arrière.

Les dessous de la Mégane Trophy SCX: du plastique, du plastique et encore du plastique. SRP

"Ah, quel veau!"
Nul besoin de retirer les trois vis reliant le châssis à la carrosserie pour écarter l'aimant. Ce dernier est en effet directement accessible sous la voiture. Le temps d'ôter les deux vis le maintenant et notre Mégane espagnole est prête à prendre la piste. L'essai est réalisé en 12 volts sur notre tracé d'essai Carrera de plus de 14 mètres de développé. Immédiatement, la voiture fait montre d'une belle stabilité en courbe. Large et basse, elle aborde les virages sans broncher et il n'y a pas besoin d'énormément soulager la gâchette à leur approche. Dans les rayons serrés, le train arrière se décale légèrement pour accompagner le changement de cap, mais se réaligne aussitôt. Ce discret survirage n’est aucunement parasite et permet à la voiture d’enrouler les courbes avec souplesse, sans jamais décrocher brutalement. Un comportement stable s'expliquant en bonne partie par la bonne qualité de
s pneus d'origine, qui fournissent une excellente accroche malgré le grip réputé peu abrasif du Carrera. L'on ne sera pas aussi laudatif concernant le moteur: malgré le poids raisonnable de l'auto - 83 grammes -, le RX-42B manque ici non seulement de vitesse de pointe mais aussi de reprises. Pour ne rien arranger, la transmission trop dure et les frottements générés par le train avant pénalisent encore davantage la liberté de roulement. Cela se ressent au pilotage et c'est en vain que l'on écrase désespérément la gâchette en sortie de virage pour trouver la puissance nécessaire à relancer efficacement la voiture. Tout comme feu Georges Pompidou, invité un jour à délaisser sa chère Porsche 356 pour inaugurer un tronçon d'autoroute au volant d'une Renault, l'on en vient à s'exclamer "Ah, quel veau!" lors de chaque réaccélération. Seul point positif de la situation, le freinage est efficace, mais cela résulte avant tout de la médiocre liberté de transmission. Par conséquent, les chronos plafonnent rapidement, et l'on ne parvient pas à descendre en dessous des 5"40, ce qui place la Mégane SCX dans les temps des DTM Carrera, à près d'une seconde et demi du record de la piste. Un temps médiocre en grande partie imputable à la mollesse du moteur. Dommage car l'on sent que le châssis est sain et qu'il pourrait encaisser une puissance nettement supérieure.

La Mégane SCX bénéficie d'un bon comportement routier mais manque de puissance. SRP

Conclusion: doit mieux faire
Finition approximative, mécanique poussive, tarif élevé, il faut être spécialement fan de la voiture originale ou avoir un attachement particulier envers la marque espagnole pour se porter acquéreur de cette nouvelle production SCX. A l'heure où dans certains magasins allemands, les SCX sont vendues plus chères que les Slot.it, l'on se demande ce qui pourrait encore pousser les sloteurs à continuer à choisir les premières. En tous les cas, si le constructeur ibérique, qui a déjà dû réduire son activité en raison de la crise, entend y survire, il devra nettement augmenter son niveau de jeu, à l'image de ce qu'a fait Ninco il y a quelque temps.

Hormis sa plastique aguicheuse, rares sont les qualités de la Mégane SCX. SRP

François Tardin

4 commentaires:

Nico a dit…

"Là où la ligne fade, voire disgracieuse, de la version civile suscite indifférence ou moquerie"

Je ne sais pas si tu as déjà vu une Mégane RS mais perso, elle me donne pas envie de rire..... Sinon, le jaune du salon c'est le jaune sirius nacré...

Nico a dit…

Et merci pour ton test, très complet! On va essayer de faire aussi bien!!

François Tardin a dit…

Oui j'ai vu la Mégane RS. Il y en a une qui tourne dans ma région. C'est vrai qu'elle est assez jolie. Mais en parlant de "ligne fade", je voulais surtout qualifier le design de la Mégane quatre portes standard.

Anonyme a dit…

Un bien beau modèle en tout cas que cette version scx, même si celà reste du scx...

Par contre un peu plus d'objectivité serait bienvenu dans vos commentaires, comme l'a souligné "nico" il y a des gens qui trouvent que le modèle original n'est pas fade ni disgracieux et qu'il ne donne pas du tout envie de rire ni ne suscite indifférence ( la preuve il y a des gens qui en parlent ) ou moquerie. Les gouts et les couleurs... Bon slot !