mercredi 18 novembre 2009

Louise Valkenborgh: "C'est aux hommes qu'on remet les coupes"

Qui a dit que les femmes ne savaient pas tenir une gâchette? Louise Valkenborgh, sloteuse belge de 53 ans au palmarès bien étoffé, est la parfaite illustration de l'hérésie de cette affirmation machiste. Interview.

Deuxième du concours de carrosserie, quatrième de l'endurance ALMS GT, Louise Valkenborgh n'a pas amusé le terrain lors des Championnats du monde d'endurance 2009 qui se sont déroulés à la fin juillet à Toronto, au Canada. Cette employée des transports en commun liégeois consacre une partie de son temps de loisirs au circuit routier. Participant à plusieurs grandes compétitions internationales, elles est également très présente sur la scène belge. Éclectique, Louise pratique tant à l'échelle 1/32 qu'au 1/24. Elle narre ses expériences slotistiques sur un ton très rafraichissant sur le blog Slot-Idées-c-ici. Cette plateforme lui permet d'exposer, pour reprendre ses propres termes, la "vision pas objective du tout d'une nana toujours aussi perdue dans l'univers du Slot Racing". Rencontre.


Louise Valkenborgh: "Je me suis mise au slot avec mon fils, puis j'ai continué lorsqu'il a arrêté". Slot-Idées-c-ici

SlotracingPlanet: Comment t’es-tu mise au slot ?
Louise Valkenborgh: Lorsque j'étais enfant, il y avait chez mes parents un train électrique et un circuit Scalextric. C’est donc tout naturellement que je jouais avec mes frères. La vie étant ce qu’elle est, avec l’adolescence, les études, l’entrée dans la vie active, la création d'une famille, la maternité, etc, cette activité, qui était avant tout un jeu d'enfant, est passée aux oubliettes durant un temps. C’est bien des années plus tard, à l’occasion d’un grand vide-grenier chez mes parents, que le circuit Scalextric a atterri chez moi. Mon fils a rapidement accroché. Je me suis mise sérieusement au slot en l'accompagnant aux réunions d’un club de la région liégeoise. Lorsque mon fils a arrêté le slot, de mon coté j'ai continué un peu en faisant quelques courses chaque année. Avec l'arrivée d'internet, les choses ont pris une autre ampleur. Je me suis mise à animer un blog et un jour, un sloteur de Bruxelles m'a proposé de venir participer à une course 1/24 à Wezembeek.

A
s-tu des problèmes à te faire respecter dans ce milieu assez masculin ?
Lors de cette première course, j'ai découvert des personnes extraordinaires, vraiment sympathiques. C’était des gens fréquentant le club Merlijn à Wezembeek, des vieux de la vieille qui avaient connu les hauts et les bas du slot belge et qui connaissaient mon blog. L'accueil a donc été extraordinaire et l'ambiance formidable. Rien de tel pour mordre à l’hameçon et attraper le virus du slot! Sur le plan personnel, je n'ai donc pas vraiment eu de problèmes à m'intégrer dans le milieu. Cela dit, comme dans tous les autres domaines dans lesquels il y a un enjeu sportif, ce sont les hommes qui mènent la barque. Ainsi, lorsque je participe à des courses d'endurance dans des teams mixtes, c'est en général aux pilotes masculins que l'on remet le trophée lors de la remise des prix! Cela peut sembler un détail anodin mais il me semble que cela révèle tout de même un certain état d'esprit.


Cette Sauber réalisée par Louise a été engagée au 24 Heures 1/24 de Wezembeek 2009. Slot-Idées-c-ici

Quelle place occupe cette activité dans ta vie?
Le circuit routier ne me prend pas énormément de temps. Il m’arrive même de rester plusieurs jours, voire plusieurs semaines sans toucher ou piloter une voiture. Mais en règle générale, je consacre entre une demi-journée et une journée par semaine au slot. Naturellement, lors des semaines précédant les compétitons, il m'arrive d'y consacrer jusqu'à quatre ou cinq soirées d'affilée. Mais comme je ne fais pas beaucoup de courses, cela n’est pas très astreignant.


Tu pratiques tant le 1/24 que le 1/32. A quelle catégorie va ta préférence ?

J’aime les deux. Ce sont le plaisir de rouler lorsque la voiture va bien et surtout l’ambiance qui m'importent. Si j’accorde ma préférence au 1/24, c’est essentiellement parce qu’il y a plus de choix pour la réalisation des voitures - les décorations par exemple - et aussi simplement parce que c’est la catégorie de la fédération IMCA, qui bénéficie des plus belles infrastructures, notamment de très beaux circuits en bois.


Tu es très pointilleuse sur la qualité de tes peintures. Qu’est-ce qui est le plus important pour toi : gagner la course ou le concours de carrosserie ?

C’est la question piège (rires) car l’idéal, c’est les deux: gagner la course après avoir gagné le concours d’élégance (grands éclats de rire). Plus sérieusement, pour moi c’est le concours d’élégance qui compte le plus. Mais comme dit en riant, c’est aussi bien de gagner la course. Le principal reste cependant le plaisir d’avoir fait une belle voiture et de la voir rouler convenablement pendant la course. Si ce plaisir est partagé par mes équipiers lors d’une course d’endurance, alors je pense que le résultat est atteint. Et s’ils prennent du plaisir à piloter, c’est que la voiture est bien construite, ce qui se solde en général par une bonne place au classement final de la course.

Les deux montures pilotées par Louise aux Worlds de Toronto de juillet 2009:
la Ferrari a terminé deuxième du concours de carrosserie. Slot-Idées-c-ici

Pour terminer, quels sont tes prochains projets dans le domaine du slot ?
Je vais encore faire quelques belles courses cette année avec le matériel 2009 qu’il me reste. Mais je suis déjà tournée vers 2010 et le nouveau championnat d’Europe protos OEPS. Ce sera ma première expérience dans la construction d’un proto, une Lola LMP ALMS en l'occurence. C’est le grand objectif de cette année 2010! Pour ce qui est des autres courses, les différents calendriers 2010 ne sont pas encore connus. Il est donc difficile de planifier des projets. J’espère qu’il n’y aura pas trop de concordances de dates entre les différentes organisations, que ce soit en 1/24 ou en 1/32.

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS TARDIN

1 commentaire:

bob a dit…
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