lundi 30 juin 2008

Test NSR Ford MK IV

Attendue au tournant, la Ford MK IV de chez NSR a enfin foulé le plastique. Première prise en main pour le moins prometteuse sur l'Elfic-Ring.

NSR 1021: Ford MK IV 12 Heures de Sebring 1967 (qualifications)

Trop rapide
Avec la Ford MK IV, NSR s'attaque à une véritable légende du sport automobile. C'est dans la foulée de son triplé au Mans 1966 que Ford développe la MK IV, qui doit succéder à la vieillissante MK II. La nouvelle arme du constructeur américain aura la difficile mission de tenir en échec une Scuderia Ferrari aux moyens financiers augmentés grâce à un partenariat avec Firestone. Les Ferrari P4 partent favorites de l'édition 1967 des 24 Heures. La MK IV a certes remporté les douze heures de Sebring avec Mario Andretti et Bruce McLaren, mais cette victoire a été grandement facilitée par l'absence des bolides frappés du cheval cabré. Ford est présent au Mans avec quatre MK IV. Contre toute attente, l'écurie américaine domine l'épreuve, qui se solde par une incontestable victoire de Gurney et Foyt. Epargnée par les ennuis, la paire franchit le cap magique des 5000 kilomètres en 24 Heures. La supériorité de la Ford sur ses rivales est si flagrante qu'au lendemain de l'épreuve, la Commission Sportive Internationale limite la cylindrée des prototypes à trois litres. A peine entamée, la carrière sportive de la Ford Mk IV et de son monstrueux V8 de sept litres s'achève donc.

La carrière de la Ford MK IV fut courte, mais couronnée de succès. CARADISIAC

Finition perfectible
NSR a choisi pour commencer de reproduire la MK IV victorieuse aux 12 Heures de Sebring 1967. C'est d'abord une version avec les feux avant masqués en jaune qui est proposée, correspondant à la voiture employée lors des séances de qualifications. En effet, à l'époque, les meilleures équipes n'hésitaient pas à délester les voitures de leurs lourds systèmes d'éclairage, afin de gagner quelques grammes et de maximiser les chances de bien figurer sur la grille de départ. NSR proposera par la suite une variante avec feux avant transparents de cette même MK IV des 12 Heures de Sebring 1967.

La version "qualifications" de la Ford MK IV des 12 Heures
de Sebring 1967 est reconnaissable à ses feux avant clos.


Esthétiquement, cette première classique de la marque de Salvatore Noviello laisse un sentiment plutôt mitigé. De loin, le bolide jaune présente des proportions relativement fidèles à la voiture originale, même s'il apparaît malgré tout quelque peu écrasé et anguleux. Mais le compromis avec la réalité semble moins évident ici que sur les précédentes productions NSR, la Clio et la Mosler, toutes les deux réputées pour leur apparence fantaisiste. Des proportions pas trop mal réussies donc, mais une finition qui, lorsque l'on se rapproche, laisse à désirer. Certes, certains détails flattent l'oeil, comme les papillons de jantes de couleur différente de part et d'autre de la voiture, ou encore la roue de secours à l'arrière de la voiture.

L'arrière du châssis est équipé d'une roue de secours.

Le tableau est malheureusement assombri par de grosses fausses notes. La peinture tout d'abord, offre un beau rendu métallique... dans les zones où elle est appliquée de manière uniforme, ce qui n'est pas le cas sur le bas de caisse avant, et au niveau des séparations entre les différentes parties constitutives de la carrosserie. Autre détail dérangeant, le pilote, avec sa combinaison bleue et son casque blanc, ressemble à un Stoumpf! L'on regrettera aussi l'effet plastique des inserts de jantes, et le côté dramatiquement bling-bling du moteur entièrement chromé. Carton rouge enfin pour l'essuie-glace moulé dans le pare-brise, et les attaches de vitrages peu discrètes.

La peinture n'est pas appliquée de manière uniforme. Les bas de caisses
sont particulièrement affectés par le syndrome de la "peau d'orange.


Attention, Stroumpf au volant!

L'aspect plastique des inserts de jantes est assez peu flatteur.

Le moteur est visible à travers la lunette arrière. Dommage qu'il soit chromé.

Du lourd sous la carrosserie
En bref, si vous êtes un esthète maniaque du réalisme, passez votre chemin et attendez la MK IV MRRC, qui finira bien par sortir un jour ou l'autre. Si vous êtes un rouleur en revanche, dévissez la carrosserie et regardez ce qu'il y a dessous. Que de l'efficace! Le moteur, un Shark 20K, est placé en position sidewinder, avec un léger angle (deux degrés) par rapport à l'axe, sur un berceau fixé par trois vis. Les paliers sont en bronze, la couronne et les jantes en alu. Contrairement à ce qui avait été annoncé sur certains sites italiens, les jantes arrière ne bénéficient pas de la nouvelle technologie "Air System". Il n'y pas de quoi fouetter un chat cependant, les pneus SuperGrip se chargeant d'assurer le grip du train postérieur. Cela d'autant plus qu'un mélange plus souple a été développé spécialement pour cette Ford.

La carrosserie abrite un châssis "full options".

Le moteur Shark 20K est placé en sidewinder. Les pneus sont des SuperGrip.

Contrairement à ce qui avait été annoncé, les jantes
ne bénéficient pas de la technologie "Air system".

Sur L'Elfic-Ring
Nous avons testé cette Ford NSR sur l'Elfic-Ring, le circuit du futur Tasberg Slot Racing Farmer Club. Le tracé, mesurant une vingtaine de mètres, est réalisé en rails Carrera Profi, dont le grip s'apparente à celui du Carrera Evolution. L'essai a été réalisé sans aimant, en douze volts, avec une poignée 35 Ohms. La piste n'étant pas encore équipée d'un chronomètre, ce test s'est résumé à dégager des impressions de conduite. L'exemplaire que nous avons essayé nous a été prêté par Pascal Flückiger. Il était rpéparé et réglé pour la catégorie "classique" du Championnat d'Italie. Seules différences avec le modèle d'origine, la carrosserie et le berceau étaient largement déserrés, et les pneus arrières NSR avaient été remplacés par des gommes PRS, réputées pour leur excellente accroche sur les pistes Ninco... mais pas Carrera. Malgré ces pneus inadaptés, la MK IV s'est montrée vive mais extrêmement précise. Son comportement s'est révélé très sain. La voiture ne part jamais en "raquette", même lorsque le grip n'est pas optimal. Le moteur contribue à cette onctuosité de fonctionnement. Non seulement souple, il se révèle en sus excellent freineur. Conjugué aux excellentes qualités circuitières du châssis, il permet au pilote d'attaquer dans une grande sécurité. Les freinages tardif se soldent par de légères glissades, mais la très faible inertie du moteur limite les risques de sorties de route violentes. Le faible poids de l'engin - 70 grammes - n'est sans doute pas étranger à cette qualité. Bref, en résumé, aux commandes de cette nouvelle Ford MK IV NSR, c'est un peu une Mosler rétro que l'on a l'impression de piloter.

L'exemplaire testé, propriété de Pascal Flückiger,
était réglé pour le Championnat d'Italie.


L'arrière est exposé, mais il n'encourt que peu de
risques de chocs, tant cette MK IV NSR est véloce!


Conclusion
Plus réaliste que les précédentes productions NSR, la Ford MK IV NSR n'en est pas pour autant une reine de beauté. Mais les qualités de son châssis, dont les capacités semblent proches de celui de la référence Mosler, font oublier sa finition plutôt approximative. Les compétiteurs attendront désormais avec grande impatience les deux autres classiques annoncées par NSR - la Ford P68 et la Porsche 917 - pour rejouer au 1/32 les batailles mythiques du spot auto des années 1970...

François Tardin

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo pour l'objectivité et l'indépendance de cette revue de détail,ça nous change d'analyses lénifiantes vues ailleurs et un peu
trop à la gloire de fabricants de moins moins regardants sur la qualité des détails et des finitions.
c'est mon avis et je le partage
Mauvais coucheur