dimanche 13 décembre 2009

La Lamborghini Murcielago R-GT Ninco à l'essai: orange mécanique

Elle était très attendue par beaucoup de sloteurs, la voici enfin sur nos pistes, la Lamborghini Murcielago R-GT Ninco. SlotracingPlanet vous offre la primeur de l'essai de cette belle italienne fabriquée par un constructeur espagnol produisant en Chine.

Après la Lotus Exige et la Ford GT, Ninco commercialise sa troisième nouveauté majeure de l’année juste à temps pour les fêtes. Présentée début novembre aux Championnats d’Espagne à Igualada, la Lamborghini Murcielago R-GT est désormais disponible chez les revendeurs. Deux livrées sont proposées : une "All-Inkl" à dominante blanche du FIA GT 2007, et la "Scream R-GT" orange et noire du FIA GT 2004 qui fait l’objet de cet essai.

Ninco 50548: Lamborghini Murcielago R-GT "Scream"

Maigres performances
Marque mythique, rivale ancestrale de Ferrari, Lamborghini n’a pourtant jamais vraiment brillé en compétition. Toutes ses timides apparitions en F1 se sont soldées par des échecs cuisants et les tentatives en endurance n’ont guère été davantage couronnées de succès, hormis quelques performances récentes en catégorie GT3 avec la Gallardo. La Lamborghini Muricelago R-GT, répondant à la réglementation GT1, n’a pas échappé à cette fatalité. Présentée en 2003, la voiture, après une prometteuse troisième place lors de sa première sortie en course à l'occasion de la manche espagnole du FIA GT 2004, ne concrétisera jamais les espoirs placés en elle par le groupe VW, propriétaire de la marque de Sant'Agatha Bolognese depuis 1998. Aux mains de Christophe Bouchut et Stefan Mücke, la belle parviendra certes à glaner une victoire en 2007, sur le circuit de Zuhai, mais la saison sera par la suite entachée par une disqualification qui conduira à la fin de la collaboration entre le All-Inkl Racing, la structure faisant alors courir la R-GT en FIA GT, et le très rapide pilote français. Le modèle reproduit par Ninco est antérieur à 2007. Il s’agit de la R-GT engagée par l’écurie Dams lors de la fin de la saison 2004 du GT FIA. Cette année-là, les deux italiennes de l’écurie française ne parvinrent jamais à entrer dans le top ten lors des quatre manches du championnat auxquelles elles participèrent…

Les Murcielago de l'écurie Dams n'ont jamais été dans le coup en 2004. FIA GT

Reine de beauté
Comme les Lotus Exige et Ford GT qui l’ont précédée, la Lamborghini Murcielago R-GT Ninco est une reine de beauté. Ce d’autant plus que la superbe robe noire et orange pailleté de notre modèle d’essai souligne l’agressivité de ses lignes. Si l’aspect de la voiture originale semble globalement bien restitué, l’on signalera toutefois que les ailes arrière recouvrent trop les roues, ce qui donne une impression d’écrasement de la poupe. Une impression encore accentuée par l’avant, qui apparaît trop large et bombé. L’on n’est en revanche aucunement déçu par la finesse des détails qui ornent le modèle : antenne de toit, habitacle détaillé, diffuseur, disques de freins, jantes à écrou peint, tampographie sur les pneus, autant de détails que l’on n’était pas habitué à retrouver sur une Ninco. Désavantage, cette précision se paie sur la balance: 32 grammes pour la carrosserie seule! Cela dit, la marque espagnole n’en a pas pour autant oublié que cette R-GT est destinée à rouler. Les rétroviseurs sont ainsi moulés dans un plastique souple qui résiste aux chocs, sans que cela ne nuise pour autant à leur réalisme. Seules les grilles d’aération de la partie arrière, en tampographie, détonnent par leur grossièreté dans la finesse de l’ensemble. Reste que, malgré ce petit bémol, la voiture ne dépareillera pas dans une vitrine.

La grille d'aération arrière, en tampographie, détonne dans cet ensemble très finement reproduit.

Une mécanique classique mais efficace
Une fois les deux vis reliant le châssis à la carrosserie retirées, l’on accède à une mécanique dans la plus pure tradition Ninco. Le moteur est un NC5 implanté en position angelwinder, qui transmet sa puissance à l’axe arrière via un pignon et une couronne en plastique. Si des rumeurs circulent quant à la présence d’une nouvelle spécification du NC5 sur les Ninco récentes, la marque espagnole affirme pour sa part que seul le packaging a changé. Les caractéristiques techniques sont d’ailleurs toujours les mêmes : 20’000 trs/min sous 14.8 volts. Pour assurer la maîtrise de cette puissance, le guide est suspendu, gage de sécurité sur les pistes bosselées. Dans la même optique, Ninco a eu la bonne idée d’équiper les jantes avant de pneus à profil bas, un progrès par rapport à la Ford GT. Cela permet au train avant de remplir son office de stabilisateur en virages, tout en ne générant aucun frottement néfaste en ligne droite. Bref, mécaniquement c’est du tout bon! L’on se prend cependant à rêver de Ninco dotées de berceaux mobiles, la seule caractéristique technique qui leur manque encore vraiment pour pouvoir se frotter aux voitures taillées pour la compétition que sont les Slot.it ou les NSR.

A quand un berceau moteur indépendant sur les Ninco?

Sur la piste
Plus large et plus basse que la Ford GT, l’on s’attend à ce que cette Muricelago fasse au moins jeu égal avec celle-là. Et effectivement, sur notre piste d’essai, un tracé Carrera d’un peu moins de quinze mètres de développé alimenté en douze volts, la belle Italienne s’est montrée redoutable. Ses gommes d’excellente facture lui assurent un grip phénoménal sur le revêtement pourtant réputé peu abrasif des rails allemands. Collée au sol malgré l'absence d'aimant, la voiture vire à plat et les courbes sont prises avec une grande sécurité, sans crainte de voir le train arrière décrocher intempestivement. Si la vitesse est trop élevée, l'arrière manifeste son désaccord par de légères glissades, mais qui s'avèrent aisément rattrapables. Rapidement, la Murcielago bat le temps de référence de la Ford GT: 4"74 contre 4"79. Reste que les deux modèles ont un comportement très semblable. La différence est donc sans doute à mettre sur le compte du NC5 de notre Murcielago, qui s'est révélé plus vigoureux que celui de la Ford que nous avions testée il y a quelque temps. En sortie de virage, le moteur relance sans broncher, et ce malgré les 94 grammes de l'ensemble. A noter que, comme pour la Ford, nous n'avons pas noté de problèmes de deslotage du train avant. Seul véritable défaut relevé lors de cette prise en main, la transmission est très bruyante. Gageons qu'à l'usage, les dents du pignon et de la couronne s'adouciront, et que le problème s'atténuera.

Cette Murcielago est proche du sans-faute... hormis le bruit de sa transmission.

Conclusion : Ninco, la marque de l’année ?
Aucun constructeur n’a autant progressé en cette année 2009 que Ninco. La firme barcelonaise a fait un effort immense en matière de finesse et de qualité de reproduction, domaines dans lesquels elle pêchait largement auparavant. Ninco n’en a pas pour autant oublié de perfectionner les qualités dynamiques pourtant déjà très abouties de ses productions, avec notamment l’apparition d’une nouvelle qualité de gomme extrêmement efficace. Enfin, la marque s’est distinguée en reproduisant des modèles absents des catalogues de ses concurrentes, renonçant pour notre plus grand bonheur à la course aux doublons qui mine actuellement le marché du circuit routier. Cerise sur le gâteau, grâce à la délocalisation en Chine, ces améliorations se sont faites sans répercutions sur les porte-monnaie des sloteurs. Cette Lamborghini Murcialago R-GT est la parfaite illustration de tous ces changements bénéfiques.

Ford GT, Lotus Exige, Lamborghini Murcielago, Ninco a fait très fort en 2009!

FRANÇOIS TARDIN

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je partage votre avis sur la conclusion. Je n'ai jamais été un fan de cette marque, mais il faut bien reconnaître que de beaux progrès ont été fait cette année, en proposant des modèles originaux ce que seul Fly faisait avant. Et Ninco aura été particulièrement actif cette année, là où nombres de ses concurents ont ralenti le rythme de production.